DARWIN Charles (1809-1882). Grand savant anglais, fondateur de la biologie matérialiste et de la doctrine matérialiste de l’origine et de l’évolution des espèces.

Darwin figure au nombre de ces grands novateurs de la science, qui n’avaient pas peur de porter la main sur les dogmes surannés. « … Darwin a mis fin à la conception selon laquelle les espèces d’animaux et de plantes n’étaient nullement liées entre elles, étaient accidentelles, « créées par Dieu » et immuables… » (Lénine : Œuvres choisies en deux volumes, t. I, 1re partie, M. 1954, p. 100).

Il a démontré que les animaux et les plantes se modifient et se transforment sans cesse, que l’apparition de formes nouvelles, aussi bien que la disparition des anciennes, n’est pas due à un acte créateur de Dieu, comme l’enseigne la religion, mais résulte d’une évolution naturelle et historique. Il y avait eu, avant lui, des partisans de l’évolutionnisme, mais Darwin fut le premier à fonder une large théorie scientifique de l’évolution des formes organiques en se fondant sur les nombreuses données de la science.

Après lui, seuls des ignorants ou des adversaires de la science se sont prononcés contre la théorie de l’évolution de la nature. Les recherches effectuées sur des animaux et des plantes fossiles confirment que les organismes plus anciens ont une structure plus simple que les organismes plus récents et que le monde organique a évolué des formes moins complexes aux formes plus complexes. La parenté des organismes est confirmée par la communauté de leur plan de structure.

Le bras de l’homme, l’aile de la chauve-souris, l’extrémité du phoque sont construits suivant le même plan et se composent d’os disposés dans le même ordre. La parenté des organismes est confirmée également par leur état embryonnaire. Des organismes qui, adultes, diffèrent beaucoup les uns des autres, se ressemblent à l’état embryonnaire.

Darwin a expliqué l’origine et l’évolution des espèces par la sélection naturelle et artificielle. La variabilité et l’hérédité sont des propriétés des organismes. Les modifications utiles à l’animal ou à la plante dans leur lutte pour la vie deviennent fixes. En s’accumulant et en se transmettant par hérédité, elles déterminent l’apparition de nouvelles formes animales et végétales.

Pour démontrer les lois de la sélection naturelle, Darwin l’a comparée à la sélection pratiquée artificiellement par l’homme en agriculture. L’homme choisit les plantes et les animaux suivant leur utilité.

La théorie de Darwin a pour base sa doctrine de la sélection naturelle et artificielle. Grâce à cette doctrine, Darwin a donné une explication rationnelle de l’adaptation que l’on constate dans le monde organique, et qui depuis les temps les plus reculés sert d’argument aux obscurantistes et aux idéalistes pour justifier et défendre leurs idées religieuses. Marx soulignait que « Darwin avait porté un coup mortel à la « téléologie » en sciences naturelles ».

Ayant réfuté la théorie métaphysique de l’invariabilité des espèces et donné une explication matérialiste de l’adaptation, il a affirmé la victoire de l’interprétation matérialiste des phénomènes de la nature organique.

C’était un grand exploit scientifique.

Malgré toute sa grandeur, la doctrine darwiniste de l’origine et de l’évolution des espèces est entachée de certaines erreurs essentielles.

Bien qu’il eût correctement expliqué l’origine des espèces du point de vue de leur développement et de leur transformation, il a exagéré le rôle de la lutte pour la vie dans l’évolution des organismes. Il n’eut pas une attitude critique à l’égard de la théorie réactionnaire de Malthus (V. Malthusianisme) sur le surpeuplement.

Il considérait que cette théorie l’avait poussé à s’occuper du problème de la lutte pour la vie. En se fondant sur la théorie de Malthus, il en vint à l’affirmation erronée suivant laquelle la lutte au sein d’une même espèce constituerait le facteur décisif du progrès biologique.

Darwin niait les bonds dans le développement de la nature organique.

Les insuffisances et les erreurs de la théorie de Darwin ont été révélées pour la première fois par les fondateurs du marxisme et surmontées par la doctrine mitchourinienne (V.), étape nouvelle et supérieure du développement de la biologie matérialiste de Darwin. Darwin opposait aux croyances religieuses la démonstration scientifique irréfutable de l’origine de l’homme à partir des singes anthropoïdes.

Mais il restait sur un terrain purement biologique, et ne put de ce fait résoudre entièrement ce problème. C’est le marxisme qui a trouvé la solution juste du problème de l’origine de l’homme.

Il a établi que c’est l’emploi des outils qui a le plus contribué à dégager l’homme de l’animalité. L’emploi d’instruments de travail a entraîné chez l’homme des modifications physiques, le développement de sa main et de son cerveau, l’apparition du langage, ce qui crée une distinction essentielle entre l’homme et les autres animaux.

C’est la production matérielle, et non pas les facteurs géographiques et biologiques, comme voudraient le démontrer les sociologues réactionnaires, qui a joué un rôle déterminant dans le développement de l’homme, être social.

A l’époque de l’impérialisme, certains biologistes et sociologues s’efforcent de transposer la théorie de la sélection naturelle dans le domaine social. Le caractère réactionnaire de cette tentative s’exprime dans ce qu’on appelle le darwinisme social (V.).

Dès sa naissance, le darwinisme est pourchassé par la science réactionnaire officielle comme une théorie qui ébranle les assises des préjugés religieux. Au darwinisme scientifique on oppose

la théorie weismaniste-morganiste réactionnaire qui défend une conception idéaliste et métaphysique de la nature. (V. Weismanisme-morganisme.)

La théorie de Darwin a été brillamment soutenue et développée par les savants russes : Sétchénov (V.), V. Kovalevski, A. Kovalevski, Dokoutchaïev (V.), Metchnikov (V.), Timiriazev (V.), Pavlov (V.), Komarov, Mitchourine (V.), Williams (V.), et autres. En U.R.S.S., le darwinisme est unanimement reconnu et développé sous tous les aspects dans les travaux des biologistes.

L’œuvre capitale de Darwin est « De l’origine des espèces » (1859).


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