COPERNIC Nicolas (1473-1543). Illustre astronome polonais, créateur du système héliocentrique du monde (V.). Cette théorie marque la rupture décisive avec les conceptions théologiques d’après lesquelles la Terre a été choisie par Dieu pour être le centre de l’univers (système de Ptolémée), l’homme occupant une situation « privilégiée ».
Engels estime que la théorie de Copernic fut « l’acte révolutionnaire par lequel la science de la nature proclama son indépendance…
De cet acte date l’émancipation de la science de la nature à l’égard de la théologie… le développement des sciences avança dès lors, lui aussi, à pas de géant » (« Dialectique de la nature », P. 1952, p. 31). Copernic a exercé, à l’époque de la Renaissance, une grande influence sur le développement de la philosophie et des sciences de la nature, et plus tard sur toute la science mondiale.
Sa doctrine a porté un coup écrasant à la religion et à l’Eglise, à la légende de la création du monde par Dieu. Elle a culbuté la thèse scolastique de ceux qui, reprenant l’idée d’Aristote (V.), opposaient les mouvements terrestres aux mouvements célestes.
Elle a engendré par la suite les théories de la formation naturelle du système solaire et de son évolution. Copernic professait l’idée de l’universalité des connexions naturelles ; le lien qui unit tous les phénomènes matériels, c’est « la chaîne d’or » des rapports de causalité qui peuvent être exprimés par des formules mathématiques.
Copernic, qui a éliminé la spéculation de l’astronomie, est le plus grand savant matérialiste de son temps. Ses contemporains les plus avancés Giordano Bruno (V.), Galilée (V.) ont poursuivi les travaux du maître dont la doctrine a été pour eux un drapeau de combat. L’Eglise a déclaré la guerre à cette doctrine et mis en œuvre contre elle tous les moyens de l’Inquisition.
Le rôle de Copernic dans l’histoire de la gnoséologie matérialiste est considérable. Tout en soutenant que la théorie doit correspondre à la nature des choses, il a su échapper à l’étroitesse de l’empirisme rampant et du principe « de l’évidence sensible » dans son acception unilatérale; il a reconnu l’importance de l’abstraction dans la con naissance, il a été le premier à appliquer le principe de la relativité cinématique dans l’investigation scientifique.
Son œuvre maîtresse « Les révolutions des sphères célestes » a paru l’année de sa mort.
COSMOGONIE. Dans son acception large, la cosmogonie étudie l’origine et le développement des corps cosmiques, notamment de notre système solaire. C’est un problème particulier qui présente un très grand intérêt. De même que dans les autres domaines, la solution de ce problème implique l’interprétation correcte, sous l’angle du matérialisme dialectique, des observations toujours plus nombreuses fournies par l’astronomie et l’étude du globe terrestre.
Il y a quelques dizaines d’années à peine, ces données étaient presque inexistantes, aussi basait-on les systèmes cosmogoniques sur des prémisses arbitraires qui semblaient alors les plus probables. On déduisait de ces prémisses, d’une manière purement spéculative, l’histoire de notre système planétaire et du monde sidéral tout entier.
Au cours de deux cents ans, au fur et à mesure que progressait la science de l’univers, nombre d’hypothèses cosmogoniques se sont effondrées pour céder la place à de nouvelles. Celle de Kant (1755), point de départ de toutes les théories ultérieures, avait acquis une importance considérable.
Pour la première fois, une théorie cosmogonique proclamait que l’évolution est la loi fondamentale de l’univers. Aussi Engels appréciait-il hautement cette doctrine scientifique. L’hypothèse plus spéciale de Laplace (1796), appelée « nébulaire », très en vogue jusqu’au début du XXe siècle, aussi bien que ses variantes créées au XIXe et au début du XXe siècle, furent par la suite remplacées parcelle de Jeans.
Selon la théorie de Jeans, les planètes se seraient formées à partir d’amas de matière éjectée du Soleil grâce à l’attraction exercée par une étoile passant à proximité. Avec l’hypothèse de Jeans, on est porté inévitablement à conclure que notre système solaire occupe une position exclusive dans l’univers, conclusion qui ne concorde pas avec les observations et la thèse matérialiste.
Les savants soviétiques ont été les premiers à démontrer que ce système était inconsistant même du point de vue de la mécanique céleste. Dans ce domaine, la plus grande confusion règne actuellement parmi les savants étrangers. Les « théories » religieuses et idéalistes qui proclament le commencement et la fin de l’univers, prédisant la « mort thermique » du monde, etc., sont largement diffusées.
La cosmogonie soviétique est fondée sur l’analyse et une vaste synthèse des données de l’observation. Il est établi, par exemple, que les étoiles se dégagent de l’état pré-stellaire simultanément, par groupes entiers (Ambartsoumian), que les étoiles se sont formées aux époques les plus reculées et que ce processus se poursuit toujours ; les étoiles sont sujettes à une lente désagrégation : elles émettent dans l’espace leur propre substance, ce qui réduit continuellement la vitesse de leur rotation et les met en interaction avec le milieu intersidéral ambiant (Fessenkov) ; la formation de systèmes planétaires, très nombreux dans l’univers, est inséparablement liée à la naissance des étoiles elles-mêmes et constitue un processus régulier.
La science soviétique a obtenu de précieux résultats dans l’étude de l’origine de la Terre et des planètes du système solaire. Otto Schmidt a mis au point une théorie qui explique le mécanisme de la formation des planètes à partir de particules de nébuleuses constituées d’une substance gazeuse et poussiéreuse qui entourait le Soleil. Ces particules, entraînées apparemment par le Soleil qui se déplace dans la Galaxie et rencontre les nébuleuses de gaz et de poussière, ont donné naissance à des corps de plus en plus grands, finalement, à des planètes.
La théorie de Schmidt explique le mouvement de translation quasi-circulaire des planètes, leur rotation, les mouvements dans le même sens et dans le sens opposé des satellites, etc. Les succès de la cosmogonie soviétique sont dus à la supériorité d’une science qui s’inspire du matérialisme dialectique.
COSMOPOLITISME (du grec […] — monde et […] — citoyen). Idéologie bourgeoise réactionnaire qui prêche l’indifférence pour les intérêts, les traditions et la culture nationales, l’abandon de la souveraineté nationale.
Le cosmopolitisme dissimules on vrai caractère en déclarant que tout homme a l’univers pour patrie. Mais, en réalité, le cosmopolitisme, propagé par les idéologues de l’impérialisme, est une arme des monopoles dans leur lutte contre l’indépendance nationale des peuples, un moyen idéologique pour asservir économiquement et politiquement les peuples libres.
En faisant la propagande pour le cosmopolitisme, pour l’idée de « gouvernement mondial », les impérialistes visent à assoupir la vigilance des peuples, à cultiver l’idéologie de la trahison de la patrie.
Le cosmopolitisme est l’idéologie de la bourgeoisie actuelle qui met ses intérêts égoïstes au-dessus de tout et qui, pour les satisfaire, est prête à trahir la nation. « Autrefois, disait J. Staline au XIXe congrès du parti, la bourgeoisie était considérée comme la tête de la nation, dont elle défendait les droits et l’indépendance en les plaçant « au-dessus de tout ». De ce « principe national » il ne reste plus trace.
Maintenant la bourgeoisie vend les droits et l’in dépendance de la nation pour des dollars. Le drapeau de l’indépendance nationale et de la souveraineté nationale a été jeté par-dessus bord. » Le cosmopolitisme est un masque commode pour la bourgeoisie toujours prête à trahir les intérêts de la nation. De nombreux dirigeants des socialistes de droite prêchent également les idées du cosmopolitisme.
A l’opposé du cosmopolitisme bourgeois se situe l’internationalisme prolétarien qui associe harmonieusement les intérêts nationaux des ouvriers et de tous les travailleurs, leur patriotisme profondément populaire et la solidarité du prolétariat mondial en lutte contre le capitalisme, cette source profonde de la haine entre les nations.
Les partis communistes et ouvriers, authentiques défenseurs de l’indépendance nationale, de la liberté des peuples, tiennent bien haut le drapeau de l’indépendance et de la souveraineté nationales. Le cosmopolitisme est incompatible avec l’internationalisme prolétarien (V.), avec le patriotisme soviétique. Aussi le Parti communiste de l’Union Soviétique combat-il le cosmopolitisme sur le front idéologique : l’adulation de la culture bourgeoise réactionnaire, l’attitude négative envers les acquisitions de la culture soviétique, l’avilissement et le mépris du rôle marquant du peuple russe et de sa science, de sa culture, de son art, le mépris des traditions progressives des autres nationalités de l’U.R.S.S.
En même temps, la culture socialiste assimile tout ce que la culture mondiale a créé de grand, de précieux. Le respect des réalisations des cultures nationales de tous les peuples est un trait inaliénable de l’idéologie du peuple soviétique