Chaque jour vers une vie plus belle ! Affiche soviétique de 1951

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CONCEPTION IDEALISTE DE L’HISTOIRE. A l’opposé de la conception matérialiste elle considère les idées, les théories, la conscience de l’homme comme la force motrice essentielle du développement social. Avant Marx, la conception idéaliste de l’histoire dominait sans partage. Les matérialistes eux-mêmes expliquaient en idéalistes les phénomènes sociaux.

Incapables d’appliquer leur matérialisme à la connaissance des faits sociaux, ils limitaient leur interprétation matérialiste aux seuls phénomènes de la nature.

Ainsi, les matérialistes français du XVIIIe siècle, tout en admettant que les opinions et les vues des hommes sont fonction du milieu social, tombaient dans l’idéalisme dès qu’il fallait expliquer les changements dans la société ; ils affirmaient que ces transformations étaient déterminées par l’instruction, la diffusion du savoir, les changements survenus dans les opinions (« c’est l’opinion qui gouverne le monde »).

Ils croyaient que le progrès historique était fonction de la volonté, des dispositions et des désirs de « personnalités éminentes » : souverains, conquérants, chefs militaires, etc.

Aussi envisageaient-ils l’histoire comme le résultat d’un concours de circonstances favorables ou défavorables, et non pas comme un processus déterminé Le matérialiste allemand du XIXe siècle Feuerbach (V.) concevait également en idéaliste les faits historiques ; il affirmait que les différentes périodes de l’histoire humaine ne se distinguent l’une de l’autre que par les changements de religion.

La conception idéaliste de l’histoire comporte deux tendances principales. L’une explique le développement social par l’action de l’« idée absolue », de la « raison universelle », de la conscience supra-individuelle, etc. Hegel (V.), par exemple, est un des représentants de cette tendance.

La mystique « idée absolue », voilà, selon Hegel, le principe créateur qui préside à la vie des peuples et des Etats, la cause du progrès social. Les représentants de l’autre tendance expliquent le développement social par l’action, la volonté du sujet, de la personnalité isolée, à laquelle ils attribuent le seul rôle créateur dans l’histoire.

Parmi eux signalons les hégéliens de gauche en Allemagne (les frères Bauer, etc.) et les populistes en Russie. (V. Méthode subjective en sociologie ; Populisme.) Les populistes considéraient que l’histoire est l’œuvre de « héros », de « personnalités douées de l’esprit critique » et ils les opposaient à la masse, au peuple, qu’ils appelaient avec mépris « la foule ».

Ils fondaient leur activité pratique sur des plans « idéaux », à caractère universel, sans contact avec la vie, et non sur la base des besoins matériels de la société.

Pour les idéologues de la bourgeoisie, la conception idéaliste de l’histoire est une arme pour lutter contre le mouvement révolutionnaire des masses, un moyen d’asservir les travailleurs.

Dans la sociologie bourgeoise contemporaine dominent sans partage les pires formes de conceptions idéalistes, volontaristes de l’histoire (V. Volontarisme), qui nient les lois objectives du développement de la société, font dépendre le progrès social de la valeur de la « race », propagent les théories réactionnaires du malthusianisme (V.), la théorie antiscientifique du retour cyclique de l’histoire, et les théories sur le caractère éternel des guerres, sur la disparition inévitable de la société humaine, sur le danger du progrès technique et intellectuel, etc.

La sociologie réactionnaire moderne s’efforce d’obscurcir la conscience: des masses laborieuses, de leur faire croire à l’impossibilité de connaître les lois objectives du développement social, de provoquer en elles la crainte des « forces inconnaissables » de la vie sociale.

Le marxisme-léninisme a depuis longtemps dénoncé l’essence antiscientifique de la conception idéaliste de l’histoire et il a élaboré une théorie scientifique des lois du développement social : le matérialisme historique, qui a armé le prolétariat d’une connaissance claire des voies de la transformation révolutionnaire de la société selon les principes du communisme.

CONCEPTION MATERIALISTE DE L’HISTOIRE. V. Matérialisme historique.

CONCEPTUALISME. Courant progressif de la philosophie scolastique médiévale, se rattachant au nom d’Abélard (V.).

Dans la « querelle des universaux » (V.), les conceptualistes, de même que les nominalistes (V. Nominalisme), n’admettaient pas l’existence des idées générales indépendamment des objets. A la différence des nominalistes, ils admettaient l’existence dans la pensée de concepts, notions générales, en tant que formes particulières de la connaissance.

CONDILLAC Etienne Bonnot de (1715-1780). Philosophe sensualiste français, disciple de Locke (V.). Marx note que du point de vue de Condillac, comme de Locke, l’art de créer des idées, mais aussi celui de la perception sensorielle sont affaire d’expérience et d’habitude.

Mais Condillac ne se bornait pas à faire siennes les idées de Locke sur la théorie de la connaissance. Dans son ouvrage célèbre, « Traité des sensations » (1754), il démontre que l’activité spirituelle de l’homme n’a d’autre source que les sensations ; il repousse la théorie de Locke sur la « réflexion » considérée comme une source de connaissance indépendante des sensations, sorte d’expérience interne sans laquelle il n’y aurait point de connaissance.

Condillac écarte cette concession à l’idéalisme dans la théorie de la connaissance de Locke. Tout en étant un sensualiste plus conséquent que Locke, il n’en commet pas moins de graves erreurs. D’une part, il reconnaît le caractère objectif de la vérité et considère les sensations comme le résultat de l’action du monde extérieur sur les sens ; d’autre part, il soutient que l’essence des choses est inconnaissable.

Nos sensations ne seraient que des signes et non des copies des choses. L’homme ne saurait connaître la nature des réalités extérieures. « Tout ce que nous savons, c’est ce que nous les appelons corps », déclare-t-il.

C’est là une concession à l’agnosticisme (V.). Outre la substance matérielle, Condillac reconnaît une substance spirituelle ; il n’est pas parvenu à dépasser le dualisme.

Sa conception des rapports sociaux est idéaliste. D’après lui, c’est la tendance des hommes à s’assurer le maximum de plaisir qui joue le rôle décisif dans la vie sociale. Seul est juste le régime qui satisfait entièrement -leur aspiration aux jouissances.

Bien que Condillac ne fût pas matérialiste, ses arguments en faveur du sensualisme exercèrent une influence profonde sur les matérialistes français du XVIIIe siècle. Marx et Engels voyaient le mérite principal de Condillac dans sa lutte contre la métaphysique idéaliste du XVIIe siècle. Condillac « démontra que les Français avaient à bon droit rejeté cette métaphysique comme une simple élucubration de l’imagination et des préjugés théologiques » (Marx/Engels : Gesamtausgabe, Erste Abteilung, Bd. 3, B. 1932, S. 306).


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