Il y a aujourd’hui une grande vague appelant au repli : repli sur l’immédiat, repli sur l’identité locale – régionale, repli sur la nation. Ce repli est fondamentalement irrationnel, tout en se présentant comme étant conforme au « bon sens. »

Tableau des années 1930 représentant le camarade Staline félicitant le pilote d’essai soviétique le plus célèbre de l’époque, Valery Pavlovich Chkalov.

D’où vient ce culte de l’immédiat ? Il vient du fait qu’avec la crise générale du mode de production capitaliste, la société bourgeoise entre en décadence complète. Cela signifie que la bourgeoisie n’est plus simplement réactionnaire : elle commence littéralement à dérailler. Cela est vrai pour toutes ses institutions, pour tout l’appareil d’État, pour toutes ses structures idéologiques (universités, musées, écoles, etc.).

Comme l’idéologie dominante est celle de la bourgeoisie, inévitablement un impact massif se répercute sur les masses populaires. Et l’un des principaux intermédiaires est naturellement la petite-bourgeoisie, toujours prompte à tenter de freiner la roue de l’histoire et à affirmer la nécessité de reculer dans le temps, de « revenir en arrière. »

C’est de là que vient le culte de l’immédiat : la famille, la région, la nation, la religion etc. C’est là une caractéristique de l’irrationalisme : refuser le principe du saut qualitatif. La société est prise « telle quelle » et est conçue comme étant statique.

Seule l’idéologie de la classe ouvrière, le marxisme-léninisme-maoïsme, comprend la nature dialectique de la société. Toutes les autres idéologies ont une vision linéaire de l’évolution sociale.

Et comme la vision est « linéaire » et qu’il ne peut « rien » se passer véritablement, la crise est perçue comme une agression « extérieure » et le repli est donc un appel à resserrer les rangs, pour faire face à la crise.

Se replier sur les valeurs, c’est-à-dire être conservateur, est alors présenté comme étant « révolutionnaire » par rapport à la crise. La dimension irrationnelle « disparaît » ainsi, étant masqué par la « logique » : en situation de crise, on se replie « entre soi », cela relève du « bon sens. » Une telle attitude serait même « révolutionnaire » car étant « active » face à la crise, au lieu de la « passivité » qui règne. Et conformément à la nature réactionnaire du projet, le processus de contestation est conçu comme linéaire (accumulation de force, hégémonie, domination).

Alors, comment affronter cette explosion de l’irrationalisme et de l’idéologie du repli ? Surtout qu’il faut prendre en considération les points suivants :

1. Critiquer le repli disqualifie la critique. En effet, dans la logique du repli, se replier serait « révolutionnaire » et ne pas se replier, c’est alors accepter que rien ne change. De plus, se replier ce serait s’assurer des fondements solides, des « valeurs sûres » (la religion, la famille, la nation, etc.), qui seraient transcendantes (les gouvernements et les régimes changent, les valeurs « restent »).

2. Critiquer l’aspect « fermé » du repli est compris comme une sous-estimation de la crise. La crise étant comprise comme générale, il faut y faire face, et rien ne vaudrait quelque chose de totalement « fermé » (la couleur de peau, la religion, la nation au sens « charnel » etc.) pour y faire face. Critiquer le caractère « borné » de ces attitudes « fermés » reviendrait à considérer qu’on pourrait affronter la crise en étant « ouvert » et donc de propager des illusions.

3. Critiquer l’irrationalisme est considéré comme relevant de la « pensée unique. » Aux yeux de l’irrationalisme, il n’y a pas d’irrationalisme, mais « liberté d’expression. »

En effet, dans la logique du repli, la crise n’a qu’un seul « discours » et il faut donc lui opposer la multitude : plein de discours, même contradictoires, mais tous expression de ce qui ne peut pas être atteint par la crise (la « race », la religion, le modèle familial, etc.).
Par conséquent :

1. Puisque le fond de la réaction est le fond statique, il faut souligner la dialectique : il faut mettre en avant le matérialisme dialectique.

2. Puisque les valeurs sont présentées comme « transcendantes » il faut montrer leur caractère historique : et transitoire il faut mettre en avant le matérialisme historique.

3. Puisque la crise est considérée comme ayant un impact local principalement et qu’il existe un grand fétichisme ici, il faut montrer le caractère général de la crise : c’est l’importance de traiter de la destruction de la planète, ainsi que de la situation des animaux (qui s’aggrave mais ne valait guère mieux avant !).

4. Puisque tout devient sans principes ni morale, il faut lever le drapeau de la rigueur et de la discipline au service de la cause : tel est le principe de construire le Parti !

Seule une démarche positive permettra le dépassement des attitudes de repli !

Centre Marxiste-Léniniste-Maoïste de Belgique
5 septembre 2020


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