CLASSES (sociales). « On appelle classes de vastes groupes d’hommes, qui se distinguent par la place qu’ils tiennent dans un système historiquement défini de la production sociale, par leur rapport (la plupart du temps fixé et consacré par la loi) aux moyens de production, par leur rôle dans l’organisation sociale du travail, et donc, par les moyens d’obtention et la grandeur de la part des richesses sociales dont ils disposent.

Les classes sont des groupes d’hommes dont l’un peut s’approprier le travail de l’autre, par suite de la différence de la place qu’ils tiennent dans un régime déterminé de l’économie sociale » (Lénine : Œuvres choisies en deux volumes, t. II, 2e partie, M. 1954, p. 225).

Le marxisme a montré que les classes n’existent qu’à des périodes historiques déterminées du développement de la société. La naissance des classes est due à l’apparition et au développement de la division sociale du travail, à l’apparition de la propriété privée des moyens de production.

Les maîtres et les esclaves constituent les classes principales de la société esclavagiste.

Les seigneurs féodaux, qui se sont approprié la terre, et les serfs qu’ils exploitent, constituent les classes principales de la société féodale.

Les capitalistes, propriétaires des fabriques et des usines, et les prolétaires privés de moyens de production constituent les classes principales de la société capitaliste.

Dans chaque société de classe, à côté des classes principales, existent des classes secondaires ; ces dernières sont ou bien des classes nouvelles qui ne font que naître ou bien des classes anciennes qui se décomposent et se meurent.

De telles classes secondaires sont représentées, dans la société féodale, par la bourgeoisie naissante et les premiers prolétaires, — et dans la société bourgeoise, par la paysannerie, qui se désagrège, se différencie, en venant principalement grossir les rangs du prolétariat.

Les classes exploitées créent toute la richesse sociale, dont les exploiteurs s’approprient la part du lion. Les travailleurs, eux, ne reçoivent qu’une part infime de la richesse créée par leur travail.

Les contradictions entre les classes conduisent inévitablement à une lutte de classe des exploités contre les exploiteurs. Dans l’histoire de la société de classes et de la lutte de classes, une place à part appartient au prolétariat. La lutte des esclaves contre leurs maîtres et des serfs contre le régime féodal n’a jamais abouti qu’à substituer une forme d’exploitation à une autre.

A la différence des révolutions antérieures, la révolution prolétarienne, qu’accomplit le prolétariat sous la direction du parti communiste, en détruisant le régime capitaliste et en instaurant le régime socialiste, abolit la propriété privée des moyens de production, anéantit les classes exploiteuses et supprime toute exploitation de l’homme par l’homme.

Avec le passage au stade supérieur du communisme, disparaissent complètement les différences de classe, qui, sous le socialisme, existent encore entre les deux classes amies de la société socialiste, les ouvriers et les paysans, et entre eux et les intellectuels. (V. également Classes en U.R.S.S. ; Socialisme et communisme.)

CLASSES EN U.R.S.S. Par suite de la victoire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre, la classe des grands propriétaires fonciers a été liquidée, la grande bourgeoisie expropriée. Le prolétariat et les paysans sont devenus les classes principales. Mais il restait encore en ville des éléments capitalistes et à la campagne les koulaks.

Après avoir remporté la victoire politique sur le capitalisme, la classe ouvrière, en alliance avec la paysannerie, s’est donné pour tâche d’en finir avec le capitalisme sur le plan économique également. L’industrialisation du pays, la collectivisation de l’agriculture et la liquidation des koulaks en tant que classe sur la base de la collectivisation intégrale ont abouti à la victoire du socialisme.

La victoire du socialisme a foncièrement modifié la structure de classe du pays des Soviets. Les classes exploiteuses ont été liquidées. La classe ouvrière a cessé d’être le prolétariat, au sens antérieur du terme, elle s’est transformée en une classe tout à fait nouvelle, affranchie de l’exploitation : après avoir détruit le système d’économie capitaliste, établi la propriété socialiste des moyens de production, elle conduit la société soviétique dans la voie du communisme.

C’est une classe ouvrière sans précédent dans l’histoire. Les paysans en U.R.S.S. ont, eux aussi, radicalement changé. Il n’y a plus de ces millions d’exploitations paysannes morcelées, petites et moyennes, avec leur technique primitive, arriérée ; une paysannerie nouvelle est née.

Elle n’est plus exploitée par les gros propriétaires, les koulaks, les usuriers, les marchands. La grande majorité des paysans est entrée dans les kolkhoz et en a fini pour toujours avec l’économie fondre sur la propriété privée des moyens de production, qui asservissait les travailleurs do la campagne. Aujourd’hui, la paysannerie soviétique possède une économie fondée sur la propriété socialiste collective.

Les intellectuels, eux aussi, sont devenus tout autres. Si, avant la révolution, les intellectuels étaient principalement des représentants de la noblesse et de la bourgeoisie dont ils servaient les intérêts de classe, les intellectuels soviétiques, eux, dans leur grande majorité, sont issus des couches laborieuses, et sont intimement liés aux intérêts de celles-ci.

Les intellectuels soviétiques appartiennent vraiment au peuple. Membres égaux en droits de la société soviétique, les intellectuels du pays des Soviets servent fidèlement le socialisme.

Au cours de la transition graduelle au communisme, les frontières et différences s’effacent entre les ouvriers, les paysans et les intellectuels. Sous le socialisme, il existe encore une différence de classe entre les ouvriers et les paysans.

Les ouvriers et la paysannerie kolkhozienne forment deux classes qui se distinguent l’une de l’autre de par leur situation. Mais cette distinction n’affaiblit pas leur amitié, car leurs intérêts se situent sur le même plan, celui de la consolidation du régime socialiste et de la victoire du communisme.

Les différences de classe qui existent encore entre les ouvriers et les paysans reposent sur la différence entre la propriété d’Etat (nationale) et la propriété socialiste coopérative kolkhozienne.

A la différence des entreprises d’Etat, les kolkhoz disposent librement, à leur guise, des fruits de la production kolkhozienne : blé, viande, légumes, etc. Les excédents de cette production arrivent sur le marché et s’intègrent dans le système de la circulation des marchandises.

Ces différences économiques entre la classe ouvrière et la paysannerie kolkhozienne ne disparaîtront que le jour où la propriété kolkhozienne aura été élevée au niveau de la propriété nationale, où auront été créées toutes les conditions nécessaires pour réaliser le passage au communisme.

Le communisme une fois construit, la différence essentielle entre la ville et la campagne, entre le travail intellectuel et le travail manuel supprimée, les distinctions de classe entre les ouvriers et les paysans ainsi que les distinctions entre eux et les intellectuels seront complètement effacées.

La victoire du socialisme en U.R.S.S. a abouti à l’unité morale et politique de la société soviétique. Cette unité, fondée sur l’absence de classes exploiteuses et sur la domination exclusive du régime socialiste à la ville et à la campagne, sur l’amitié de toutes les nations et de tous les peuples de l’U.R.S.S., a été la condition décisive de la victoire de l’Union Soviétique sur les forces réactionnaires du fascisme dans la Grande guerre nationale.

Elle est la condition décisive pour réaliser victorieusement cette tâche historique qu’est la transition graduelle du socialisme au communisme.

Ce serait cependant une erreur de croire que l’édification du communisme se déroulera sans lutte contre les ennemis du peuple soviétique. En U.R.S.S. il n’y a plus de classes antagonistes, mais il y a encore des éléments hostiles au pouvoir soviétique, qui font tout pour nuire à la cause de l’édification du communisme.

Les Etats impérialistes cherchent à exploiter dans leurs buts de classe les survivances du capitalisme dans la conscience d’une certaine partie des Soviétiques.

Pour résoudre avec succès les problèmes de l’édification communiste, il faut soutenir une lutte sans merci contre les ennemis du peuple, une lutte conséquente, de tous les jours, contre les survivances du capitalisme dans la conscience des hommes, élever la vigilance révolutionnaire du peuple soviétique.


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