CAPITALISME. Régime social et politique qui a succédé au féodalisme. Ce régime est fondé sur la propriété privée capitaliste des moyens de production, sur l’exploitation des ouvriers salariés, dépourvus de moyens de production et d’existence, et obligés de vendre constamment leur force de travail aux capitalistes.
La force motrice de la production capitaliste, son stimulant principal est le profit qui provient de l’appropriation de la plus-value, créée par les ouvriers. La contradiction fondamentale du capitalisme évolué est la contradiction entre le caractère social de la production et la forme capitaliste privée de l’appropriation.
L’économie capitaliste est basée sur l’anarchie de la production, elle est soumise aux lois spontanées du développement. De là les crises économiques périodiques, inévitables sous le capitalisme, les crises de surproduction, lorsqu’il y a plus de marchandises que n’en peut absorber le marché, limité par le pouvoir d’achat des travailleurs, dont le niveau de vie, dans les conditions du régime capitaliste, baisse sans discontinuer.
L’économie des pays capitalistes se développe par cycles, c’est-à-dire que la croissance de la production, par suite des contradictions antagoniques inhérentes au capitalisme, cède la place à une baisse de la production, à une chute brusque, à la crise.
Pendant la crise, on observe une destruction massive des forces productives de la société, le chômage augmente considérablement, ainsi que la misère de la classe ouvrière et de tous les travailleurs, toutes les contradictions du régime capitaliste s’aggravent.
Avec le développement du capitalisme, l’oppression capitaliste se renforce, la paupérisation absolue et relative de la classe ouvrière et de tous les travailleurs s’accentue. Plus les richesses sociales se concentrent aux mains d’un petit groupe de capitalistes, et plus se prolétarisent les niasses, plus s’étend le chômage et s’appauvrit la classe ouvrière. « Voilà la loi générale, absolue, de l’accumulation capitaliste » (Marx : « Le Capital », L. I, t. 3, P. 1939, p. 97).
Une lutte de classe aiguë entre la bourgeoisie et le prolétariat, tel est le trait essentiel de la société capitaliste.
A la fin du XIXe siècle, le capitalisme est entré dans le dernier stade de son développement, celui de l’impérialisme, caractérisé par la domination d’une poignée de monopolistes ou de groupes monopolistes clans l’économie et la politique.
En vertu de la loi de l’inégalité du développement politique et économique des pays capitalistes à l’époque de l’impérialisme, les assises du régime capitaliste sont de plus en plus ébranlées, des conflits et des guerres entre ces pays sont plus fréquents ; la lutte de la classe ouvrière et, sous sa direction, de tous les travailleurs contre la classe des capitalistes, revêt une acuité extrême. Le stade impérialiste est la veille de la révolution socialiste.
A partir de la première guerre mondiale, le régime capitaliste est entré dans une crise générale due à la désagrégation croissante du système économique capitaliste dans le monde entier.
La Grande Révolution socialiste d’Octobre a inauguré une ère nouvelle dans l’évolution de la société. Le capitalisme a cessé d’être le système unique et universel dans l’économie mondiale. Cette dernière s’est scindée en deux systèmes économiques diamétralement opposés : le système socialiste et le système capitaliste.
La crise générale du capitalisme a pour trait distinctif l’accentuation extrême de toutes les contradictions de la société capitaliste. Les contradictions s’aggravent mire les Etats impérialistes et les colonies ou les pays dépendants, engagés dans la voie de la libération nationale, ce qui sape les fondements de l’impérialisme. La putréfaction du capitalisme s’accroît.
A l’époque de sa crise générale, le capitalisme se caractérise par une sous-production chronique des entreprises, par l’existence de millions de chômeurs. Les crises économiques sont encore plus profondes, encore plus dévastatrices, elles touchent toutes les branches de l’économie. Leur durée est de plus en plus longue, tandis que les périodes de reprise d’activité se réduisent, et n’aboutissent plus à un essor général de l’économie.
Pendant la deuxième guerre mondiale, le capitalisme est entré dans la seconde étape de sa crise générale. Plusieurs pays d’Europe et d’Asie se sont détachés du système capitaliste, et ont instauré chez eux le régime de la démocratie populaire (V.).
La victoire historique du peuple chinois a porté à l’impérialisme un nouveau coup foudroyant. Les pays de démocratie populaire se sont engagés dans la voie de l’édification socialiste. Le monde s’est scindé en deux camps : d’une part, celui de l’impérialisme, dirigé par les U.S.A., d’autre part, le camp du socialisme et de la démocratie qui grandit et se renforce sous la direction de l’U.R.S.S. et de la République populaire chinoise.
Le résultat économique le plus important de cette guerre a été la scission du marché mondial unique et universel, et la formation de deux marchés parallèles — le marché capitaliste et le marché socialiste, — ce qui a déterminé une nouvelle aggravation de la crise générale du système capitaliste dans le monde entier.
Pour maintenir le régime capitaliste, la bourgeoisie réactionnaire a recours aux moyens extrêmes, — à la fascisation des Etats, à l’instauration de la dictature fasciste. Les groupements monopolistes utilisent l’appareil d’Etat bourgeois qui leur est subordonné, pour asservir encore plus les travailleurs, supprimer les libertés politiques et la démocratie, pour étouffer le mouvement révolutionnaire et d’émancipation nationale des larges masses laborieuses.
La révolution socialiste substitue au régime capitaliste un régime social supérieur — le socialisme, qui s’affermit au cours d’une lutte de classe acharnée contre le capitalisme. La dictature du prolétariat organise un mode de production nouveau, socialiste, et met fin pour toujours à l’exploitation de l’homme par l’homme, abolit le régime de l’esclavage et de l’oppression.
CARTESIANISME. Doctrine philosophique de Descartes (V.) et de ses disciples (de Cartesius, nom latinisé de Descartes). Le cartésianisme se divisa en deux courants opposés: un courant progressif adhérant à sa conception matérialiste-mécaniste de la nature — Leroy, La Mettrie (V.), Cabanis (V.) — et un courant réactionnaire, rattaché à la métaphysique idéaliste de Descartes (Delaforge, occasionnalisme — V., Malebranche — V.).