ANNEXE 3
AUTOCRITIQUE DE B (5 octobre 1972)
Le CDT, dans ses positions politiques et ses menées fractionnistes, a joué un rôle contre-révolutionnaire. Il a mis en danger l’unité de l’UC(ML)B et l’unité du mouvement marxiste-léniniste.
Positions politiques : attaques contre la ligne :
– l ‘UC(ML)B fonctionne selon le centralisme bureaucratique
– la ligne n’est pas reliée à la pratique
– le NDN refuse l’autocritique
Conclusion : l’UC(ML)B est une organisation révisionniste, dirigée par un NDN bourgeois, qui opprime la base honnête, Révoltez-vous ! Feu sur le NDN ! Suivez le CDT !
Le CDT inverse la gauche et la droite, le marxisme-léninisme et le révisionnisme. Si le CDT, dans le premier texte qu’il a eu le temps d’élaborer, ne s’attaque pas ouvertement à la ligne (qu’il prend d’ailleurs soin de saluer, pour ne pas attaquer tout de front du même coup), les positions opportunistes défendues dans sa première attaque sur la campagne contiennent le germe d’un reniement de la ligne : c’est précisément l’inversion systématique de la gauche et de la droite.
Les bulletins 1, 2 et 3 visent à démarquer la gauche de la droite sur la contradiction principale dans le mouvement marxiste-léniniste. Ils sont un travail d’éclaircissement : qui sont nos amis, qui sont nos ennemis.
La confusion opportuniste entre gauche et droite, qui animait le CDT était une remise en cause directe du progrès politique de l’UC(ML)B, une aide directe à l’opportunisme interne au mouvement et surtout à l’opportunisme avéré des néo-révisionnistes.
– En effet, l’opportunisme intérieur, au moment de la démarcation (bulletins 1 et 2) s’effrayait des conséquences de cette démarcation, et maintenait des doutes sur le rôle d’avant-garde de l’UC(ML)B, n’avait pas grande confiance dans notre nature marxiste-léniniste.
– De même l’opportunisme d’AMADA se manifeste dans son manque de fermeté sur la démarcation entre marxisme-léninisme et néo-révisionnisme et sur la définition de sa propre nature.
– Les opportunistes avérés dans toute leur activité, pour tromper les révolutionnaires et la classe ouvrière, ainsi que le PCC et le PTA, inversent systématiquement la gauche et la droite. Tel opportuniste, lorsqu’il était encore caché dans nos rangs, commença ses attaques à la ligne en déclarant, à propos des positions des bulletins 1 et 2, que « nous ne sommes pas plus marxistes-léninistes que les autres organisations, car nous n’avons pas de liens avec les masses ». Obscurcir la gauche et la droite, c’est lutter contre le progrès politique des marxistes-léninistes, c’est soutenir les opportunistes et les bourgeois.
Menées fractionnistes : la fraction était la forme organisationnelle qui correspondait aux attaques opportunistes envers le NDN et envers la ligne. Si le NDN était un NDN bourgeois, la ligne rouge devait constituer un quartier général insurrectionnel qui organiserait le renversement du NDN.
Nous avons commencé à appliquer notre centralisme démocratique, notre discipline, au service de notre plate-forme. Nous voulions diriger notre campagne. Une campagne insurrectionnelle qui aurait dressé la base contre la direction. Notre enquête à la base, qui court-circuitait bureaucratiquement les cadres et les responsables, avait pour but de rassembler les éléments dont notre centralisme nourrirait la ligne d’opposition au NDN.
Nous avons écouté d’une oreille bienveillante (l’enquête était neutre, disions-nous !) des critiques opportunistes (il n’y a pas de directives, la ligne est coupée de la pratique, etc.) alors que nous représentions devant les camarades de la base, les délégués du NDN.
Nous utilisions les fonctions dont le NDN nous avait chargés pour inciter frauduleusement la base à sortir des critiques opportunistes, nous endormions la vigilance des militants, nous les poussions habilement à pratiquer à leur tour l’inversion de la gauche et de la droite. Les soi-disant enquêtes « neutres » ont été des séances d’intoxication fractionniste envers la base.
Il faudra critiquer de manière approfondie ces réunions d’enquête, montrer concrètement dans l’analyse des réponses aux questionnaires comment les membres du CDT ont suscité l’opportunisme et opprimé la base. Lorsque le CDT a constaté que son texte ralliait facilement la majorité des cadres, et suscitait chez ceux-ci des attitudes anti-autoritaires et revendicatives, il s’est félicité de la victoire de sa ligne et de la méfiance envers le NDN qu’il avait provoquée chez ces cadres.
En quelques jours, le CDT passait de la « neutralité » à la mobilisation ouverte en vue de la bataille avec le NDN. Le CDT s’installait dans l’antagonisme et préparait la prise de pouvoir. Le seul cadre qui ne se laissa pas mener par le CDT fut immédiatement considéré comme un « opportuniste servile irrécupérable » avec qui il n’était vraiment pas intéressant de discuter.
Le fractionnisme du CDT était en contradiction antagonique avec :
– la tâche actuelle interne à l’UC(ML)B : la campagne de bolchévisation, d’éducation sur le centralisme démocratique et le renforcement du centralisme qui doit en résulter avec la constitution de statuts,
– et avec la tâche principale interne dans le mouvement marxiste-léniniste : les propositions concrètes aux organisations marxistes-léninistes pour établir le centralisme démocratique au niveau national.
A cette époque de progrès en matière d’organisation, tant interne à l’UC(ML)B que dans le mouvement marxiste-léniniste, le fractionnisme du CDT et le mépris des principes communistes sur la question d’organisation sont un danger particulièrement grave.
Les attaques à la ligne (bureaucratisme, théoricisme) auraient renforcé les positions opportunistes d’AMADA (« la direction de l’UC(ML)B méprise la pratique de la base ; les positions sont métaphysiques ») et alimenté le complot néo-révisionniste.
La scission et la lutte pour le pouvoir auraient compromis gravement les efforts pour l’unité du mouvement : les « pionniers » du Centre national donnant l’exemple de la scission interne, n’auraient plus pu entraîner grand monde dans la voie de I ‘unification.
Les conceptions idéologiques du CDT
L’idéologie individualiste et anarchiste du CDT est une manifestation idéologique d’arrière-garde dans l ‘UC(ML)B, elle remet en cause des positions idéologiques acquises depuis plus d’un an par l’organisation.
– Interne : la lutte pour établir la direction en mars 1971 et pour isoler le groupe ultra-démocratique et anarchiste des « quatre »,
– Mouvement marxiste-léniniste : la volonté de s’unir avec AMADA, dès la scission avec les spontanéistes, et sous sa forme la plus consciente ensuite, la volonté d’unir le mouvement marxiste-léniniste en novembre 1971.
Ces conceptions individualistes et anarchistes doivent être combattues fermement et critiquées dans toute l’organisation ; l’éducation idéologique sur le centralisme démocratique devra les prendre pour cible.
Si la racine idéologique du fractionnisme n’est pas mise à nu et extirpée, l’opportunisme reprendra des forces et recommencera ses attaques.
Autocritique personnelle
En ce qui me concerne, les conceptions idéologiques et politiques erronées que le CDT a amené au grand jour sont le développement, la suite de celles que j’avais déjà au moment du texte scissionniste des cadres. Tout prouve que je n’ai jamais apporté un accord profond à l’élection du NDN, et que la confiance dans le NDN, le respect du centralisme démocratique et de la discipline étaient mal implantés en moi : ils coexistaient « pacifiquement » avec des conceptions individualistes et anarchistes petites-bourgeoises.
Au cours de la critique du CDT qu’a menée le NDN, j’ai remarqué trois points dans mes positions que je devais approfondir :
a) Je ne sais pas critiquer la direction, je ne sais que l’attaquer. Lorsque subjectivement je veux lui porter des critiques, je glisse rapidement et facilement dans des positions antagonistes.
b) L’antagonisme, lorsque je le constate, ne m’inquiète pas fort. Je considère avec beaucoup moins de sérieux l’élaboration des critiques à la direction que celle à des militants ou des cadres. L’irresponsabilité dans les critiques est réservée à mes rapports avec le NDN.
c) Mes attaques au NDN ont porté, dans les deux cas (texte scissionniste et CDT) sur des erreurs du NDN qui avaient entraîné des difficultés dans le travail des cadres et de la base. Reprenons chacun de ces points pour voir leur contenu idéologique. a) Pourquoi je ne sais pas critiquer le NDN. Pourquoi cet antagonisme « spontané ».
Cette attitude constante, dès qu’il s’agit de critiquer le NDN, repose sur l’idée métaphysique qu’une direction marxiste-léniniste n’a pas le droit de commettre des erreurs et que donc, lorsqu’elle en commet, les militants ne sont plus tenus de lui obéir. Cette idée métaphysique de la direction est évidemment au service de L ‘anarchisme petit-bourgeois qui utilise le chantage opportuniste suivant : « D’accord qu’il faut des dirigeants, mais à leurs risques et périls ! Attention au premier faux pas ! »
Les communistes ne sont pas ceux qui ne commettent pas d’erreurs, mais ceux qui les corrigent rapidement. Comme l’a rappelé le NDN, la direction commettra encore beaucoup d’erreurs et même des erreurs graves dont la bourgeoisie tirera profit ; l’attitude communiste sera toujours de faire face aux difficultés en préservant l’unité combative de l’organisa tien, en critiquant dans un esprit d’unité afin de renforcer le centralisme et non en déclarant l’insurrection contre la direction, ce qui met toute l’organisation à la merci des attaques de la bourgeoisie et constitue un sabotage de la lutte révolutionnaire. Accepter la discipline quand il n’y a pas de contradictions, c’est en réalité refuser la discipline.
La discipline communiste est précisément conçue en fonction de l’état de lutte au sein du Parti, d’affrontement de deux lignes : elle permet aux deux lignes de s’exprimer et de se combattre le plus amplement possible, et elle garantit en même temps l’unité combative du Parti.
C’est pourquoi les positions anarchistes petites-bourgeoises se traduisent immanquablement lorsqu’il y a lutte et critique avec le NDN, par des attaques opportunistes.
L’accord « formel » avec les règles du centralisme démocratique saute sur la première faiblesse venue du NDN pour liquider les règles du centralisme démocratique et instaurer l’état d’insurrection. Ainsi, aux moments où nous avons le plus besoin d’unité pour concentrer nos forces, j’ouvre le feu, non sur la bourgeoisie mais sur la direction du camp prolétarien.
Une fois que je suis engagé dans la confusion entre la gauche et la droite, il est clair que les conditions idéologiques sont réunies pour développer des analyses subjectivistes, d’inversion de responsabilité, la couverture de la droite dans l’organisation, et l’appel au renversement de la direction.
b) L’irresponsabilité dans l’élaboration des critiques au NDN.
Dans cette attitude, il y a un mélange d’anarchisme et de servilisme, où l’anarchisme est dominant.
L’anarchisme : le danger que représente, pour l’organisation toute entière et pour le mouvement marxiste-léniniste, l’élaboration d’attaques opportunistes au NDN ne me traverse pas l’esprit, tant j’accorde peu de prix au maintien et à la consolidation de la direction.
C’est le contenu du fameux argument du CDT : « Mais nous ne voulions faire connaître nos positions qu’au NDN, pas à la base » !
L’idéologie anti-autoritaire, l’esprit libertaire de « ni Dieu ni maître » pousse à lancer des attaques sans principes, à bâcler les critiques, parce que le désir d’unité avec la direction est trop faible. La critique, conçue comme une bagarre excitante avec les « autorités », ne peut évidemment pas être une critique communiste. Lorsque je commence à casser la baraque, tous les garde-fous disparaissent : il s’agit d’une épreuve de force entre moi et la direction, et tous les coups sont bons : démagogie, chantage, attaques sans principes.
Ma réponse à la circulaire du NDN est un exemple édifiant de cet esprit de révolte individualiste, qui me fait complètement confondre les deux camps. Je me conduis envers la direction d’une organisation marxiste-léniniste comme envers une autorité bourgeoise répressive, un conseil d’école ou un commissaire de police. La lutte de classes et les intérêts du prolétariat sont alors honteusement méprisés, je ne cherche pas à analyser les conséquences de mes actes pour la révolution : seule compte l’affirmation exacerbée du « droit absolu à la révolte ».
Une preuve de cette tendance grave à l’insurrection, c’est que j’ai changé de position avant la première réunion générale sur la question de l’infraction au centralisme démocratique : dans une première réponse à la circulaire du NDN, je reconnaissais comme erronée la volonté de centraliser nous-mêmes nos critiques ; lorsque nous avions compris qu’elles étaient en contradiction totale avec la ligne du NDN sur la campagne.
« Nous avons mené la critique contre le NDN sous forme d’une lutte pour le pouvoir ; nous avons élaboré notre position en dehors du NDN, c’est-à-dire en refusant de porter devant le NON une critique encore mal assurée, incomplète. Nous avons voulu jouer nous-mêmes le rôle du NDN, ce qui revient à chercher à s’emparer du pouvoir. Critiquer la direction, chercher à la rallier, c’est en tout premier lieu éviter le piège du fractionnisme. »
Mais lorsque des prises de contact avec les autres cadres montrèrent que nous avions la majorité « avec nous », la volonté d’unité qui se manifestait timidement fut balayée par l’esprit libertaire et la recherche de l’affrontement, puisque celui-ci semblait devoir tourner en notre faveur. Et la critique de la lutte pour le pouvoir fut transformée, dans ma deuxième réponse, en « d’accord pour un jour d’indiscipline » où je persiflais moi-même odieusement la petite étincelle de vérité que j’avais découverte auparavant.
Le servilisme. D’autre part, je justifie mes critiques élaborées à la va-vite en disant : de toute façon, la direction saura faire le tri entre ce qui est vrai et ce qui est faux, les critiques erronées ne portent donc pas à conséquence. Ici, il y a la confiance aveugle, c’est la paresse d’oser penser et le manque de sens des responsabilités. C’est une conception servile des rapports avec la direction qui, dans ce cas, réellement, devrait « penser à notre place ».
c) L’occasion de critiques opportunistes à la direction
– Le premier affrontement a eu lieu quelques mois après la constitution du NDN et du NDL (noyau dirigeant local) et à l’occasion des difficultés dans le travail des cadres, tant au NDL que dans leur pratique (peu d’éducation politique, peu de participation à l’élaboration de la ligne, pratique en retard sur le progrès politique).
– Le deuxième, qui a été beaucoup plus dangereux et plus violent, se situe à une période de rectification de l’ensemble des faiblesses dans l‘organisation, rectification dont le NDN indique expressément qu’elle est tardive.
C’est-à-dire qu’entre le premier affrontement et le second, les difficultés n’ont pas été résolues en entier ; ce sont toujours, grosso modo, celles de la première période.
Le point commun entre les deux fractionnismes :
1) le texte d’avril faisait une analyse unilatérale de l’activité du NDN ; il ne mettait en avant que ses erreurs et les conséquences sur le travail des cadres. « Les exigences des cadres freinaient l’accomplissement de la tâche principale. C’était de l’impatience petite-bourgeoise. » (Circulaire du NDN)
2) mon rôle dans le CDT, sitôt que le NDN eut explicité l’autocritique (spontanéisme en matière d’organisation) fut de m’emparer de cette autocritique et de « l’approfondie », dans le sens opportuniste, d’y inclure la liste de toutes les difficultés rencontrées dans le travail des cadres et de la base, occasionnées par le spontanéisme en matière d’organisation. Du coup, l’autocritique du NDN fut jugée insuffisante : elle ne faisait pas la part assez belle aux difficultés particulières des militants. Le texte tout entier « Base pour la campagne » devenait une machination du NDN pour esquiver sa responsabilité dans les faiblesses de l’organisation.
Et nous avons sauté « facilement » le pas de charger alors la direction de tous les maux de l’UC(ML)B et d’exiger en conséquence que la campagne prenne le NDN pour cible, avec le CDT comme direction. Dans les deux cas (avril et CDT), j’ai mis en avant les difficultés particulières à mon niveau pour enfoncer l’ensemble des activités de la direction. L’esprit revendicatif et individualiste de cette attitude complète le chantage opportuniste envers la direction :
« Nous ne tolérons pas que le NDN commette des erreurs ; quand il en commet, nous ne sommes plus tenus de le reconnaître », auquel il ajoute : « Je veux bien obéir au NDN et respecter le centralisme démocratique, pour autant que cela m’épargne les difficultés à moi. » Le respect du centralisme démocratique devient un contrat bourgeois d’utilité personnelle, où la direction garantirait aux dirigés une activité révolutionnaire sans revers et sans zigzag : « Construisez-nous la perspective Nevski vers la révolution et nous vous soutiendrons. »
Tous les passages du texte du CDT sur l’oppression de la base, thème que j’ai personnellement repris plusieurs fois dans les réunions, sont une extension de cet esprit revendicatif aux camarades de tous les échelons. La comparaison que fait le NDN, dans la circulaire, avec la situation en Chine en 58 lorsque les difficultés s’accumulaient, s’adresse particulièrement à mon attitude, Quand un guide parvient à conduire sa caravane dans la tempête jusqu’à un abri, c’est bien le moment de s’indigner sur les détours qu’il nous a fait faire pour y arriver !
Autocritique de mon texte « Sur la décision du NDN envers le CDT »
La « justification » du travail fractionniste, des enquêtes et de l’élaboration des positions, c’est que le NDN ne nous a pas arrêtés aussitôt. Cette « justification » provient d’une conception formaliste bourgeoise des rapports entre les cadres et la direction (De même, tout le passage sur « être le souffleur du NDN, lui donner la bouillie ».) La division des tâches et des responsabilités ne concourt pas alors à renforcer l’efficacité du Parti ; c’est un cloisonnement administratif permettant de préserver l’autonomie des individus et leur pratique fractionniste. Chacun son rôle : « Si vous n’avez rien remarqué, tant pis pour vous ! »
Le formalisme est une conséquence de la négation anarchiste du centralisme démocratique ; celle-ci se manifeste le plus ouvertement dans les considérations sur les « droits à la lutte idéologique interne » : que le NDN pense à notre place et que nous soyons assez grands pour penser tout seuls, ces préoccupations n’ont RIEN A VOIR avec la conception communiste de l’organisation, elles sont une déclaration éclatante d’individualisme et d’anarchisme.
La question n’est pas de savoir si la direction pense « à la place » du CDT ou des militants, mais que la direction est élue parce qu’elle est le mieux capable de centraliser les idées justes. « Penser tout seul » est une formule vidée de contenu de classe, donc bourgeoise. C’est penser juste ou penser faux qui importe pour la révolution.
Ces rengaines libertaires cherchent à cacher le fait que le CDT n’avait pas le droit d’élaborer des critiques au NDN et à la ligne en se soustrayant au fonctionnement du centralisme démocratique. La revendication petite-bourgeoise de « penser tout seul » est immédiatement à l’origine du fractionnisme et de la lutte pour le pouvoir.
« Accepter la ligne ou la rejeter ». Cet épouvantail démagogique est destiné à dresser la base contre la direction, à instaurer le droit aux critiques sans principe envers la ligne, la « liberté de critique ». Accepter la ligne signifie : se donner les moyens de l’améliorer, de l’utiliser dans la pratique et de la vérifier. C’est la seule manière de pouvoir appliquer les rectifications successives de la théorie à la pratique.
« La lutte idéologique dans l’UC(ML)B ». Une erreur du NDN sert à couvrir le fractionnisme et l’anarchisme que le NDN a toujours dénoncés et combattus. Effectivement, le NDN a sous-estimé le danger de la première attaque opportuniste et par conséquent n’a pas mené une lutte assez dure contre l’esprit de fraction. Mais j’en conclus que TPT s’est donné un NDN dans l’inconscience politique complète et que nous n’avons donc aucun devoir à respecter envers ce NDN onirique. J’opère de la même manière sur la question des statuts, et sur la carence de la lutte idéologique autour du texte « Base de la campagne de bolchévisation ».
En réalité, les choses sont très simples : les principaux jalons dans l’éducation idéologique sur le centralisme démocratique ont déjà été posés il y a plus d’un an et demi, lors de la lutte contre l’ultra-démocratisme du groupe des quatre, qui eux aussi, reconnaissaient « en principe » la nécessité d’une direction mais luttaient contre elle dans chacune de ses manifestations.
L’absence de statuts, la carence de la lutte idéologique, ne peuvent en rien excuser la démonstration d’anarchisme et d’individualisme donnée par le CDT. Au lieu de renforcer ce qui est nouveau encore mais qui doit se développer, je l’ai combattu activement, ne me servant des points faibles pas encore rectifiés. Enfin, la confusion entre la ligne et les personnes, dans le passage sur les sanctions et le matraquage, trouve aussi sa source dans l’anti-autoritarisme.
Ce principe bien connu me devenait tout-à-coup totalement obscur. Le déroulement de la critique du CDT a montré concrètement comment appliquer le « matraquage » envers les conceptions bourgeoises, et la lutte en vue de l’unité avec les personnes. La sanction était la condition pour que la lutte idéologique puisse se mener.
Conclusion : mon texte est un manifeste de l’individualisme et de la révolte anarchiste contre la discipline communiste, rassemblant les arguments éculés des ultra-démocrates et des libertaires. Par le ton et par le contenu, il est un matraquage des principes marxistes-léninistes en matière d’organisation.
Je suis conscient que mes tendances anarchistes, si je ne lutte pas résolument contre elles avec l’aide de l’organisation, vont représenter un obstacle important dans les tâches en cours. Déjà, elles ont entravé le déroulement normal de la rectification intérieure ; le retard dans la campagne, le blocage des activités de la base, la lutte pour l’unité organisationnelle avec AMADA et les autres marxistes-léninistes, ainsi que son aboutissement, tout cela serait retardé, affaibli, si les conceptions correctes sur le centralisme démocratique ne triomphent pas dans nos rangs.