ANAXAGORE (vers 500-428 av. n. è.). Philosophe de la Grèce antique, matérialiste inconséquent, idéologue des cercles progressistes de la démocratie fondée sur l’esclavage, ami de Périclès. Il admet la diversité qualitative infinie des parties élémentaires de la matière (« les semences des choses ») qui, en se combinant de différentes manières, constituent l’univers.

Le nous (l’intelligence) qu’il se représente comme la matière la plus légère et la plus fine est, selon lui, la force motrice qui détermine la composition et la séparation des particules élémentaires. Accusé d’athéisme et condamné à mort, il quitta Athènes pour échapper à la mort. (V. également Philosophie antique.)

ANIMISME (lat. anima — âme). Doctrine d’après laquelle tout objet de la nature recèle un esprit invisible qui le gouverne.

Les origines de l’animisme remontent à l’aube de l’histoire, aux temps où l’homme était impuissant devant la nature dont il ignorait les lois.

« Les forces de la nature représentent quelque chose d’étranger, de mystérieux, de supérieur pour l’homme primitif. A un certain stade, par lequel passent tous les peuples civilisés, il se les assimile en les personnifiant. C’est cet instinct de personnification qui a créé partout des dieux… » (Engels : « Anti-Dühring »). L’animisme primitif est une des sources de la religion et de l’idéalisme philosophique.

ANTHROPOCENTRISME (du grec […] — homme, et du gréco-latin centrum — centre). Théorie qui considère l’homme comme le centre de l’univers. Se rattache à l’idée religieuse de l’essence divine de l’homme. La scolastique et la théologie médiévales fondaient l’anthropocentrisme sur l’enseignement de la Bible et de Ptolémée : la Terre est le centre du monde créé par Dieu pour l’homme.

Copernic (V.) a réfuté cette théorie et inauguré l’astronomie scientifique. Le darwinisme a porté un coup décisif à la doctrine d’après laquelle l’homme serait un être exceptionnel et surnaturel. La conception véritablement scientifique de l’homme en tant qu’être social a été élaborée pour la première fois par le marxisme, le matérialisme historique.

ANTHROPOLOGISME (du grec […] — homme, […] — doctrine). Principe philosophique qui considère l’homme comme un être surtout biologique, en dehors des rapports sociaux historiquement concrets. En s’élevant contre la division de l’homme en deux essences indépendantes, l’essence matérielle et la spirituelle, contre la théorie idéaliste d’après laquelle la matière est une donnée seconde, tandis que l’idée, la conscience est la donnée première, l’anthropologisme défendait le matérialisme.

Mais il s’agissait d’un matérialisme borné, du fait même de sa conception métaphysique et abstraite de l’homme. Ce caractère borné s’est manifesté par l’incapacité de relier la théorie de la connaissance à la pratique sociale, d’appliquer le matérialisme à l’explication de l’histoire de la société. Au lieu d’une étude concrète de la société, des hommes, des classes, les anthropologistes avancent la notion abstraite de l’ « homme en général ».

Dans la philosophie moderne, Feuerbach (V.) est le représentant le plus brillant de l’anthropologisme. L’illustre matérialiste russe Tchernychevski (V.) a défendu également, dans sa lutte contre l’idéalisme, le principe anthropologique en philosophie.

Lénine note : « … Le « principe anthropologique » en philosophie) terme de Feuerbach et de Tchernychevski, est étroit. Le principe anthropologique et également le naturalisme ne sont que des façons faibles et vagues de donner l’idée du matérialisme » (« Cahiers philosophiques », éd. russe, p. 58).

Cependant, Tchernychevski a su dépasser sensiblement les côtés faibles du matérialisme anthropologique et touche de près au matérialisme dialectique.

ANTHROPOMORPHISME (du grec […] — homme et […] — forme). Attribution aux forces de la nature des traits et propriétés inhérents à l’homme, représentation des dieux sous un aspect humain. L’anthropomorphisme se rattache à l’animisme (V.) ; il s’est manifesté en particulier dans le polythéisme grec. D’après un aphorisme de Xénophane (VIe siècle av. n. è.), si les bœufs pouvaient créer des dieux, ils les représenteraient sous l’aspect de bœufs, de même que les hommes ont créé les dieux à leur image. La critique de l’anthropomorphisme prouve que les dieux de toutes les religions sont le fruit de l’imagination humaine.


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