L’anarcho-communisme de P. Kropotkine (1842-1921)

L’anarcho-communisme de P. Kropotkine (1842-1921)

ANARCHISME (du grec […] — nég. ; […] — autorité). Idéologie de la petite bourgeoisie et du lumpenprolétariat. Hostile au communisme scientifique, l’anarchisme préconise la suppression de l’Etat et du pouvoir politique quelles que soient les conditions historiques. Les anarchistes se déclarent ennemis du pouvoir d’Etat en général, mais sont particulièrement hostiles à la dictature du prolétariat. Sous prétexte de nier toute politique, ils subordonnent « la classe ouvrière à la politique bourgeoise… » (Lénine : Œuvres, t. 5, éd. russe, p. 303).

L’anarchisme, disait Lénine, n’a rien donné que des phrases générales contre l’exploitation ; il ignore les causes de l’exploitation, ne voit pas que l’évolution sociale conduit au socialisme, ne comprend pas « la lutte de classe comme force créatrice susceptible d’instaurer le socialisme » (Ibid., p. 300).

Il existe plusieurs variétés d’anarchisme : l’anarcho-individualisme, l’anarcho-syndicalisme, l’anarcho-communisme.

L’anarcho-individualisme en est la forme extrême. Kaspar Schmidt (1806-1856) (plus connu sous le pseudonyme de Max Stirner), un des premiers idéologues de cette doctrine en Allemagne, écrivait : « Pour moi, il n’est rien au-dessus de moi… Je déclare la guerre à tout Etat, fût-il le plus démocratique ».

Proudhon (V.) (1809-1865), avec ses théories anarchistes de la « mutualité des services », du libre contrat des individus autonomes, essayait d’inculquer l’anarchisme à la classe ouvrière de France et d’autres pays.

Les proudhonistes préconisaient l’idée utopique et petite-bourgeoise d’une « Banque du peuple » au moyen de laquelle les ouvriers échangeraient les produits de leur travail, ce qui permettrait de supprimer l’exploitation de l’homme par l’homme dans le cadre du régime bourgeois.

Cette idée faisait le jeu de la bourgeoisie parce qu’elle détournait la classe ouvrière de la lutte pour le pouvoir, de la révolution socialiste. Marx et Engels dans leurs écrits : « La Sainte Famille » (V.), « Idéologie allemande » (V.), « Misère de la philosophie » (V.) furent les premiers à dénoncer les utopies dangereuses de Max Stirner et de Proudhon. Proudhon fut aussi vivement critiqué par le précurseur de la social-démocratie russe N. Tchernychevski (V.).

L’anarcho-syndicalisme s’est développé en France, en Espagne, en Italie, et dans d’autres pays. Comme tous les anarchistes, les anarcho-syndicalistes nient la nécessité de l’Etat de la dictature prolétarienne, ils se dressent contre la lutte politique et les partis politiques de la classe ouvrière en général.

Ils attribuent le premier rôle aux syndicats et considèrent la grève comme la méthode de lutte essentielle contre la bourgeoisie. Les anarcho-syndicalistes semaient la discorde dans le mouvement ouvrier, combattaient le marxisme, soutenaient les trotskistes.

Certains de leurs leaders sont devenus des défenseurs du fascisme. Le célèbre anarchiste russe Bakounine (V.) était ennemi de la théorie et de la pratique du socialisme scientifique. Marx et Engels luttaient implacablement contre lui et sa doctrine.

L’une des variétés de l’anarchisme est l’anarcho-communisme de P. Kropotkine (1842-1921). Kropotkine plaçait les intérêts de la société au-dessus des intérêts égoïstes de l’individu, mais, idéaliste dans la conception de l’histoire, adversaire du socialisme scientifique, il mettait au premier plan l’action morale sur les classes exploiteuses et le gouvernement.

Le marxisme a dénoncé dans l’anarchisme théorique et pratique un courant foncièrement hostile aux intérêts du prolétariat et des masses laborieuses. Pour l’anarchisme, la clé de voûte c’est l’individu et ses intérêts ; pour le marxisme ce sont les intérêts des masses laborieuses.

C’est seulement en affranchissant les masses de l’oppression et de l’esclavage capitaliste, qu’on peut affranchir la personnalité, créer les conditions nécessaires au développement physique et spirituel de l’individu.

Le marxisme a démontré la nécessité, pour réaliser le socialisme, de la révolution socialiste instaurant la dictature du prolétariat.

Déjà à la veille de la Révolution socialiste d’Octobre, les anarchistes russes, tout comme les autres partis petits-bourgeois, étaient un parti contre-révolutionnaire.

Pendant la guerre civile, sous des slogans anarchistes, se camouflaient les chefs de la contre-révolution koulak (Makhno en Ukraine) et les mercenaires de l’impérialisme.

Les partis communistes des pays capitalistes luttent énergiquement contre l’idéologie anarchiste utilisée par la bourgeoisie en vue de diviser les travailleurs.


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