AMORALISME. Négation de toute morale, rejet de la moralité, tendance à justifier l’inhumanité, mépris de la conscience morale et du sentiment de l’honneur. L’amoralisme est l’un des traits caractéristiques du fascisme (V.) et d’autres variétés d’idéologies et doctrines politiques réactionnaires

ANALOGIE. Ressemblance partielle ou similitude entre différents objets ou phénomènes. Dans certaines limites, l’analogie peut servir de moyen de connaître les caractères et les propriétés encore non dévoilés de tels ou tels objets. En logique, l’analogie est une modalité du raisonnement: la similitude de certains caractères de deux objets permet de conclure par analogie à la similitude des autres caractères.

Toutefois, l’analogie ne donne pas un moyen sûr et efficace de connaissance, en se servant uniquement d’elle, on risque d’effacer les différences qualitatives entre les phénomènes et les processus, en apparence similaires. Ainsi, les menchéviks identifiaient la révolution démocratique bourgeoise russe de 1905 et la révolution bourgeoise française de 1789 ; de cette analogie erronée ils tiraient des conclusions politiques réactionnaires.

Sans nier la possibilité d’utiliser l’analogie dans la connaissance, le marxisme exige l’étude des conditions concrètes dans lesquelles se déroule tel ou tel processus historique.

ANALYSE ET SYNTHESE. 1° Analyse (du grec […] — décomposition), décomposition d’un objet en ses éléments. 2° Synthèse (du grec […] — recomposition), réunion des éléments d’un objet ou d’un phénomène en un tout, étude de l’objet dans son unité.

La métaphysique oppose l’analyse et la synthèse, en les considérant comme deux méthodes s’excluant l’une l’autre.

La dialectique matérialiste démontre leur unité. Selon Engels, « la pensée consiste autant dans la décomposition d’objets de conscience en leurs éléments que dans l’union d’éléments congénères en une unité. Sans analyse, pas de synthèse ». (« Anti- Dühring », P. 1950, p. 74).

Lénine de même souligne l’unité de l’analyse et de la synthèse : un des éléments de la dialectique est « l’unité de l’analyse et de la synthèse, l’examen des parties distinctes et la réunion, la totalisation de ces parties » (« Cahiers philosophiques », éd. russe, p. 193).

L’analyse et la synthèse sont de puissants moyens de la connaissance, indispensables aux formes, même les plus simples, de l’activité psychique : les sensations et les perceptions. Le monde, les choses et les phénomènes apparaissent à l’homme dans toute leur complexité concrète. Le concret est l’unité dans la diversité.

Il est impossible de le connaître sans le décomposer en ses éléments, sans l’analyser. Le chimiste ne saurait rien des processus chimiques, des lois d’association et de dissociation des atomes si l’analyse ne lui permettait pas d’en isoler les composants : éléments chimiques, atomes, molécules. L’économiste ne comprendrait rien au capitalisme et aux lois économiques de son développement si l’analyse ne permettait pas d’en isoler les éléments : marchandise, prix, valeur, plus-value, etc., et de connaître leur essence.

Cependant l’analyse ne fournit pas, à elle seule, la connaissance complète des objets. Elle doit être complétée par la synthèse qui, forte des résultats de l’analyse, embrasse les objets et les phénomènes dans leur intégrité.

Dans son « Capital » (V.), modèle d’application de la dialectique, Marx ne se contente pas de l’analyse seule. Après avoir examiné les divers aspects et éléments du mode de production capitaliste, il en fait une synthèse magistrale, qui montre le mode de production capitaliste dans son ensemble, dans l’interdépendance dialectique de tous ses aspects et de toutes ses lois.

Les travaux de Lénine et de Staline offrent de magnifiques exemples d’application dialectique de l’analyse et de la synthèse à l’étude des problèmes complexes de la vie sociale.

Dans « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme » (V.) Lénine développe les idées du « Capital » en les appliquant à une phase historique nouvelle du capitalisme, et pénètre l’essence de l’impérialisme en se servant aussi bien de l’analyse que de la synthèse. Il commence par analyser les divers aspects et caractères de l’impérialisme, stade nouveau, suprême du capitalisme. Il les réunit ensuite par la synthèse et donne une définition générale de l’impérialisme.

Dans « Le marxisme et la question nationale » (V.) J. Staline, pour définir la nation, en analyse d’abord les traits et les particularités caractéristiques : communauté de la langue, du territoire, de la vie économique, de la formation psychique.

Ensuite, à l’aide de la synthèse, il définit le concept de « nation », qui en résume tous les caractères essentiels. Le processus de la connaissance comporte aussi bien l’analyse que la synthèse, éléments subordonnés de la méthode dialectique matérialiste.


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