Article écrit par la camarade Mao Tsé-toung pour combattre deux déviations existant alors dans le Parti. Les tenants de la première, dont le représentant était Tchen Tou-sieou, ne s’intéressaient qu’à la coopération avec le Kuomintang et oubliaient la paysannerie ; c’était de l’opportunisme de droite. Les tenants de la seconde, dont le représentant était Tchang Kouo-tao, n’accordaient leur attention qu’au mouvement ouvrier et oubliaient également la paysannerie ; c’était de l’opportunisme « de gauche ». Les partisans de ces deux courants opportunistes ressentaient bien l’insuffisance des forces en lutte aux côtés de la révolution, mais ils ne savaient où il fallait chercher les forces indispensables et trouver des alliés qui soient en nombre. Le camarade Mao Tsé-toung montra que l’allié le plus fidèle, le plus fort numériquement, du prolétariat chinois était la paysannerie et il résolut ainsi le problème concernant le principal allié de la révolution chinoise. De plus, il sut prévoir qu’avec l’essor de la révolution une scission se produirait au sein de la bourgeoisie nationale, qui constituait alors une classe hésitante, et que son aile droite passerait dans le camp de l’impérialisme. Les évènements de 1927 en apportèrent la confirmation.
Quels sont nos ennemis, quels sont nos amis ? C’est là une question d’une importance primordiale pour la révolution. Si, dans le passé, toutes les révolutions en Chine n’ont obtenu que peu de résultats, la raison essentielle en est qu’elles n’ont point réussi à unir autour d’elles leurs vrais amis pour porter des coups à leurs vrais ennemis. Le parti révolutionnaire est le guide des masses, et jamais révolution n’a pu éviter l’échec quand ce parti a orienté les masses sur une voie fausse. Pour être sûrs de ne pas les conduire sur la voie fausse et de remporter la victoire dans la révolution, nous devons absolument veiller à nous unir avec nos vrais amis pour porter des coups à nos vrais ennemis. Et pour distinguer nos vrais amis de nos vrais ennemis, nous devons entreprendre une analyse générale des conditions économiques des diverses classes de la société chinoise et de leur attitude respective envers la révolution.
Quelle est la situation des différentes classes de la société chinoise ?
La classe des propriétaires fonciers et la bourgeoisie compradore1. Dans ce pays économiquement arriéré, semi-colonial, qu’est la Chine, la classe des propriétaires fonciers et la bourgeoisie compradore sont de véritables appendices de la bourgeoisie internationale et dépendent de l’impérialisme quant à leur existence et développement. Ces classes représentent les rapports de production les plus arriérés et les plus réactionnaires de la Chine et font obstacle au développement des forces productives du pays. Leur existence est absolument incompatible avec les buts de la révolution chinoise. Ceci est particulièrement vrai des grands propriétaires fonciers et des grands compradores qui sont toujours du côté de l’impérialisme et qui constituent le groupe contrerévolutionnaire extrême. Leurs représentants politiques sont les étatistes2 et l’aile droite du Kuomintang.
La moyenne bourgeoisie. Elle représente les rapports capitalistes de production dans les villes et les campagnes chinoises. Par moyenne bourgeoisie, on entend surtout la bourgeoisie nationale3. Elle est inconsistante dans son attitude à l’égard de la révolution chinoise : Quand elle souffre sous les rudes coups que lui porte le capital étranger et le joug que font peser sur elle les seigneurs de guerre, elle sent le besoin d’une révolution et se déclare pour le mouvement révolutionnaire dirigé contre l’impérialisme et les seigneurs de guerre ; mais elle se méfie de la révolution quand elle sent qu’avec la participation impétueuse du prolétariat du pays et le soutien actif du prolétariat international cette révolution met en danger la réalisation de son rêve de s’élever au rang de la grande bourgeoisie. Sa plate-forme politique, c’est la création d’un Etat dominé par une seule classe, la bourgeoisie nationale. Quelqu’un qui se prétend véritable disciple de Tai Ki-tao4 a déclaré dans le Tchenpao5 de Pékin : « Levez votre bras gauche pour écraser les impérialistes et votre bras droit pour écraser les communistes ». Ces mots révèlent le dilemme angoissant devant lequel se trouve la bourgeoisie nationale. Cette classe s’oppose à ce que le principe du bien-être du peuple, tel qu’il est formulé par le Kuomintang, soit interprété suivant la théorie de la lutte de classes, à ce que le Kuomintang applique la politique d’alliance avec la Russie et admette en son sein les communistes6 et les éléments de gauche. Mais la tentative de cette classe de créer un Etat dirigé par la bourgeoisie nationale est absolument vaine, maintenant que dans le monde se déroule une lutte décisive entre deux forces gigantesques : la révolution et la contre-révolution. Chacune d’elles a levé un immense drapeau : l’un est le drapeau rouge de la révolution, et c’est la IIIe Internationale qui l’a levé afin de rallier autour de lui toutes les classes opprimées du monde ; l’autre est le drapeau blanc de la contre-révolution, et c’est la Société des Nations qui l’a levé afin de rallier autour de lui toutes les forces contre-révolutionnaires du monde. Il se produira inévitablement, à une date très prochaine, une scission parmi les classes intermédiaires : les unes iront à gauche vers la révolution, les autres à droite vers la contrerévolution. Pour ces classes, la possibilité d’occuper une position « indépendante » est exclue. C’est pourquoi la conception, si chère à la moyenne bourgeoisie chinoise, d’une révolution « indépendante » où cette classe assumerait le rôle principal n’est que pure illusion.
La petite bourgeoisie. Appartiennent à la petite bourgeoisie les paysans propriétaires7, les propriétaires d’entreprises artisanales, les couches inférieures des intellectuels – étudiants, enseignants des écoles primaires et secondaires, petits fonctionnaires, petits employés, petits avocats – et les petits commerçants. Par son nombre comme par sa nature de classe, la petite bourgeoisie mérite une attention sérieuse. Les paysans propriétaires comme les propriétaires d’entreprises artisanales sont engagés dans la petite exploitation. Bien que les différentes couches de la petite bourgeoisie se trouvent toutes dans la situation économique particulière à cette classe, elles se divisent en trois groupes. Le premier comprend les gens qui ont une certaine aisance, c’est-à-dire ceux à qui le produit de leur travail manuel ou intellectuel laisse chaque année, leurs besoins propres une fois satisfaits, un certain excédent de grain ou de revenu. Aspirant très fort à s’enrichir, ils vouent un culte au maréchal Tchao8 ; sans s’illusionner sur leurs possibilités d’amasser de grandes fortunes, ils ont néanmoins le désir de s’élever au rang de la moyenne bourgeoisie. Lorsqu’ils voient de quels respects on entoure les petits bourgeois ainsi parvenus, ils en bavent souvent d’envie. Ce sont d’ailleurs des poltrons : ils ont peur des autorités, et la révolution leur inspire aussi une certaine crainte. Très proches, par leur condition économique, de la moyenne bourgeoisie, ils sont crédules à sa propagande et méfiants à l’égard de la révolution. Ce groupe représente une minorité au sein de la petite bourgeoisie, dont il constitue l’aile droite. Le second groupe se compose de ceux qui arrivent à se suffire pour l’essentiel sur le plan économique. Les gens de ce groupe sont tout différents de ceux du premier. Eux aussi rêvent de s’enrichir, mais le maréchal Tchao n’exauce jamais leur vœu ; de plus, ils ont ces dernières années assez souffert de l’oppression et de l’exploitation de l’impérialisme, des seigneurs de guerre, des propriétaires fonciers féodaux et de la grande bourgeoisie compradore pour comprendre que le monde n’est plus ce qu’il était autrefois. Ils se rendent compte que s’ils travaillent juste autant qu’avant, ils risquent de ne plus pouvoir assurer leur existence. Il leur faut désormais, pour subvenir à leurs besoins, allonger leur journée de travail, trimer de l’aube au crépuscule et redoubler de soin dans l’exercice de leur profession. Mais les voilà qui commencent à se répandre en injures ; ils traitent les étrangers de « diables étrangers », les seigneurs de guerre de « chefs de brigands », les despotes locaux et les mauvais hobereaux d’ »écorcheurs ». En ce qui concerne le mouvement contre les impérialistes et les seigneurs de guerre, ils doutent seulement de son succès (car les étrangers et les seigneurs de guerre leur semblent si puissants), et, n’osant pas se risquer à y prendre part, ils préfèrent adopter une position neutre, mais ils n’interviennent en aucune façon contre la révolution. Ce groupe est fort nombreux : il constitue la moitié environ de toute la petite bourgeoisie. Le troisième groupe comprend les gens dont les conditions de vie empirent de jour en jour. Beaucoup d’entre eux appartenaient, semble-t-il, à des familles réputées aisées, mais ils arrivent tout juste à vivre, leur situation s’aggrave progressivement. Lorsqu’ils font leurs comptes à la fin de l’année, ils s’écrient, atterrés : « Comment ! Encore des déficits ! » Et comme ils vivaient autrefois assez bien, qu’ils ont vu ensuite, d’année en année, leur situation s’aggraver, leurs dettes se gonfler et qu’ils ont maintenant commencé à mener une existence misérable, « la seule pensée de l’avenir leur donne le frisson ». Ces gens souffrent moralement d’autant plus qu’ils ont conservé un vif souvenir des jours meilleurs, si différents des temps présents. Ils jouent un rôle très important dans le mouvement révolutionnaire, car ils constituent une masse assez nombreuse et forment l’aile gauche de la petite bourgeoisie. En temps normal, ces trois groupes de la petite bourgeoisie ont chacun une attitude différente à l’égard de la révolution. Mais en temps de guerre, c’est-à-dire dans une période d’essor révolutionnaire, dès que l’aurore de la victoire commence à luire, on voit participer à la révolution non seulement les éléments de gauche de la petite bourgeoisie, mais également les éléments du centre ; et même les éléments de droite, emportés par le flux de l’élan révolutionnaire du prolétariat et des éléments de gauche de la petite bourgeoisie, sont contraints de suivre le courant de la révolution. L’expérience du Mouvement du 30 Mai 19259 et du mouvement paysan en divers endroits démontre la justesse d’une telle affirmation.
Le semi-prolétariat. Nous rattacherons au semi-prolétariat : 1) l’écrasante majorité des paysans semi-propriétaires10 ; 2) les paysans pauvres ; 3) les petits artisans ; 4) les commis11 ; 5) les marchands ambulants. L’écrasante majorité des paysans semi-propriétaires et les paysans pauvres forment une masse rurale énorme. Et ce qu’on appelle le problème paysan est essentiellement leur problème. Les paysans semi-propriétaires, les paysans pauvres et les petits artisans sont engagés dans une exploitation d’une échelle encore plus réduite que celle des paysans propriétaires et des propriétaires d’entreprises artisanales. Bien que les paysans semi-propriétaires dans leur écrasante majorité et les paysans pauvres appartiennent les uns et les autres au semi-prolétariat, ces deux catégories réunies se divisent encore, selon leur condition économique, en un groupe supérieur, un groupe moyen et un groupe inférieur. Les paysans semi-propriétaires ont une existence plus pénible que celle des paysans propriétaires, car leur propre grain ne couvre chaque année que la moitié environ de leurs besoins, si bien que, pour acquérir des moyens supplémentaires d’existence, ils se voient contraints de prendre à ferme de la terre d’autrui, ou de vendre une partie de leur force de travail, ou encore d’exercer un petit commerce. A la fin du printemps et au début de l’été, lorsque la récolte de l’année écoulée commence à s’épuiser et que la prochaine est encore en herbe, ils sont obligés d’emprunter de l’argent à un taux usuraire et d’acheter du grain au prix fort. L’existence qu’ils mènent est donc plus difficile que celle des paysans propriétaires qui ne dépendent de personne, mais ils ont néanmoins une vie plus assurée que les paysans pauvres, car ceux-ci ne possèdent aucune terre en propre, ils cultivent la terre d’autrui et ne reçoivent, pour leur travail, que la moitié de la récolte ou même moins. Bien que les paysans semi-propriétaires ne reçoivent également que la moitié, ou moins, de la récolte produite par la terre qu’ils ont louée, ils gardent la récolte entière de leur propre terre. C’est pourquoi les paysans semi-propriétaires sont plus révolutionnaires que les paysans propriétaires, mais moins que les paysans pauvres. Ceux-ci sont des fermiers qui subissent l’exploitation des propriétaires fonciers. On peut diviser les paysans pauvres en deux groupes selon leur condition économique. Le premier possède un matériel agricole relativement suffisant et dispose de certains fonds. Ces paysans peuvent recevoir la moitié de ce qu’ils ont produit par leur travail. Ils suppléent à ce qui leur manque par la culture des céréales secondaires, la pêche, l’élevage de la volaille et des porcs, la vente d’une partie de leur force de travail ; de cette manière, ils parviennent à assurer tant bien que mal leur subsistance et espèrent arriver à tenir toute l’année en dépit des conditions matérielles difficiles. Leur vie est plus pénible que celle des paysans semi-propriétaires, mais plus facile que celle des paysans pauvres du second groupe. Ils sont plus révolutionnaires que les paysans semi-propriétaires, mais moins que les paysans pauvres du second groupe.
Ces derniers n’ont pas de matériel agricole suffisant, pas de fonds, pas assez d’engrais et n’obtiennent que de maigres récoltes ; lorsqu’ils ont payé leur fermage, il ne leur reste plus grand-chose. C’est pourquoi ils ont encore plus besoin de vendre une partie de leur force de travail. Dans les années de famine, dans les mois difficiles, ils mendient, à charge de revanche, auprès de leurs parents et amis, quelques mesures de grain qui leur permettent de tenir encore, ne fût-ce que quatre ou cinq jours ; leurs dettes grossissent et ils en sont accablés comme des bêtes de somme. Ils représentent la partie de la paysannerie qui vit dans une profonde misère et ils sont très réceptifs à la propagande révolutionnaire. Les petits artisans sont rattachés au semi-prolétariat, car, bien qu’ils disposent de quelques moyens de production rudimentaires et qu’ils exercent des professions « libres », ils sont souvent contraints, eux aussi, de vendre en partie leur force de travail et se trouvent dans une situation économique qui correspond sensiblement à celle des paysans pauvres. Le lourd fardeau des dépenses familiales, l’écart entre leur gain et le coût de la vie, les privations incessantes, la peur que le travail ne vienne à manquer : tout cela les apparente également aux paysans pauvres. Les commis sont les travailleurs salariés des entreprises commerciales. Ils doivent faire vivre leur famille sur leur modeste salaire qui d’ordinaire n’est augmenté qu’une fois en plusieurs années, alors que les prix montent chaque année. Aussi, quand vous entrez en conversation avec eux, sont-ils intarissables en plaintes sur leur sort. Leur situation diffère peu de celle des paysans pauvres et des petits artisans et ils sont très réceptifs à la propagande révolutionnaire. Les marchands ambulants, qu’ils soient colporteurs ou vendeurs à l’éventaire, ont un capital insignifiant, et le peu qu’ils gagnent ne suffit pas à les faire vivre. Ils se trouvent sensiblement dans la même situation que les paysans pauvres et ils sont au même titre intéressés à une révolution qui changerait l’ordre des choses.
Le prolétariat. Le prolétariat industriel moderne compte en Chine environ deux millions de représentants. Ce nombre réduit s’explique par le retard de la Chine sur le plan économique. Les ouvriers d’industrie sont principalement employés dans cinq secteurs : les chemins de fer, les mines, les transports maritimes, l’industrie textile et les chantiers navals ; il faut ajouter qu’un grand nombre d’entre eux sont sous le joug du capital étranger. Bien que faible en effectif, le prolétariat industriel incarne les nouvelles forces productives, constitue la classe la plus progressive de la Chine moderne et est devenu la force dirigeante du mouvement révolutionnaire. Pour se rendre compte de l’importance du prolétariat industriel dans la révolution chinoise, il suffit de voir quelle force s’est manifestée dans les grèves des quatre dernières années, par exemple dans celles des marins12, des cheminots13, des ouvriers des Houillères de Kailouan et des Houillères de Tsiaotsouo14, dans la grève de Shameen15 et les grèves générales de Changhaï et de Hongkong après l’Incident sanglant du 30 Mai16. La première raison pour laquelle les ouvriers de l’industrie jouent un rôle si important dans la révolution chinoise est leur concentration. Aucun autre secteur de la population ne peut rivaliser avec eux de ce point de vue. La seconde raison est qu’ils se trouvent économiquement dans une situation inférieure. Ils sont privés de moyens de production, ils n’ont plus que leurs bras et ils n’ont aucun espoir de s’enrichir ; de plus, ils sont traités de la façon la plus féroce par les impérialistes, les seigneurs de guerre, la bourgeoisie, c’est pourquoi ils se battent particulièrement bien. Les coolies des villes constituent aussi une force digne d’une sérieuse attention. Ce groupe comprend surtout les dockers et les tireurs de pousse, et également les vidangeurs et les éboueurs. Comme ils n’ont rien d’autre que leurs bras, les travailleurs de ce groupe sont proches, par leur condition économique, des ouvriers de l’industrie et ne leur cèdent que par le degré de concentration et l’importance de leur rôle dans la production. L’agriculture capitaliste moderne est encore faiblement développée en Chine. Le terme de prolétariat agricole désigne les salariés agricoles embauchés pour l’année ou travaillant au mois ou à la journée. Dépourvus de terre et de matériel agricole, et aussi de tout moyen financier, ils ne peuvent subsister qu’en vendant leur force de travail. De tous les ouvriers, ce sont eux qui ont la plus longue journée de travail et le salaire le plus bas, eux qui sont les plus mal traités et en butte à la plus grande insécurité d’emploi. Soumis aux privations les plus lourdes, ce groupe de la population rurale occupe dans le mouvement paysan une position aussi importante que celle des paysans pauvres.
Il existe encore un Lumpenproletariat assez nombreux composé de paysans qui ont perdu leur terre et d’ouvriers artisanaux qui n’ont pu trouver du travail. Ces gens mènent une vie plus précaire que n’importe quel autre groupe de la société. Ils ont partout des organisations secrètes, qui étaient à l’origine des organisations d’entraide dans la lutte politique et économique ; par exemple, le Sanhohouei dans les provinces du Foukien et du Kouangtong, le Kehlaohouei dans les provinces du Hounan, du Houpei, du Koueitcheou et du Setchouan, le Tataohouei dans les provinces de l’Anhouei, du Honan et du Chantong, le Tsailihouei dans la province du Tcheli17 et les trois provinces du Nord-Est, le Tsingpang à Changhaï et ailleurs18. C’est un des problèmes difficiles de la Chine que de savoir quelle politique adopter à l’égard de ces gens. Ils sont capables de lutter avec un très grand courage, mais enclins aux actions destructives ; conduits d’une manière juste, ils peuvent devenir une force révolutionnaire.
Il ressort de tout ce qui vient d’être dit que tous les seigneurs de guerre, les bureaucrates, les compradores et les gros propriétaires fonciers qui sont de mèche avec les impérialistes, de même que cette fraction réactionnaire des intellectuels qui en dépend, sont nos ennemis. Le prolétariat industriel est la force dirigeante de notre révolution. Nos plus proches amis sont l’ensemble du semi-prolétariat et de la petite bourgeoisie. De la moyenne bourgeoisie toujours oscillante, l’aile droite peut être notre ennemie et l’aile gauche notre amie ; mais nous devons constamment prendre garde que cette dernière ne vienne désorganiser notre front.